Le panaris, maladie qui concerne en France près de 50% des troupeaux ovins, est facilement identifiable, caractérisé par un espace interdigité et une couronne gonflés... Parfois du pus est visible, avec un ulcère. « Une blessure dans l'espace interdigité s'est alors transformée en porte d'entrée pour les bactéries qui pénètrent dans les tissus du pied et déclenchent une infection, détaille Laurent Saboureau, vétérinaire à l'Alliance pastorale. Un antiseptique local et un antibiotique par voie générale sont alors recommandés. »
Le mal blanc a pour origine possible des litières et des pâtures humides associées à des températures supérieures à 10°C, de la terre ou de la matière organique entre les onglons. L'espace interdigité n'est plus rosé mais blanchâtre ou inflammé. Un traitement antiseptique individuel, ou un passage collectif au pédilive suffit bien souvent à enrayer la maladie. Attention, la surinfection est possible (piétin, panaris), en cas de manque de soins.
Le piétin entraîne une boîterie plus ou moins prononcée selon le type de lésions : de l'inflammation à la nécrose de la corne avec décollement de l'onglon. A l'origine deux bactéries, dont l'une est très résistante dans le pied mais peu dans le milieu extérieur. « Un parage, en éliminant la corne molle et lésée, une antibiothérapie par voie locale voire générale est alors indispensable, conseille Laurent Saboureau. En matière de prévention, l'association du parage, de passage au pédiluve, éventuellement d'une vaccination ou d'une suplémentation alimentaire à base de zinc, et surtout d'une réforme en cas de récidive sont nécessaires. »
Une brebis ou un bélier qui marche "sur des aiguilles" est un signe caractéristique de fourbure. « Ce type de boiterie est la conséquence d’une acidose chronique qui entraîne une congestion des vaisseaux sanguins », rappelle le vétérinaire. « Un traitement contre l’acidose et l’administration de corticoïdes permettent de soulager l’animal. Adopter des rations non acidogènes suffit à la prévention de la fourbure ».
La fraise - également appelée limace - est une tumeur dans la plupart des cas même s’il peut s’agir d’une lésion par excès de parage. Ce type de boiterie est surtout rencontré chez les béliers. De la chirurgie et des soins locaux sont alors nécessaires mais la récidive est courante.
Une boiterie peut également être la conséquence de myiases à Wolhfahrtia magnifica. Cette mouche présente en zones de montagne depuis longtemps l’est plus récemment en Nouvelle Aquitaine, notamment dans la Vienne, les Charentes et la Haute-Vienne. Le pied est déformé avec des lésions profondes.
Enfin, la boiterie peut être plus simplement due à un excès de corne. Un simple parage suffit alors pour que la brebis ou le bélier retrouve une démarche normale.