La gestion de la fertilité des vaches laitières est un des principaux défis de la conduite du troupeau laitier. De trop nombreuses réformes sont dues à des problèmes d'infertilité. C'est non seulement coûteux, mais cela complique aussi la sélection. En effet, cela impacte la stratégie de renouvellement, en restreignant le choix des femelles disponibles, ce qui contraint de conserver dans le troupeau des femelles de moindre valeur génétique.
Outre l'alimentation, l'impact de l'environnement a une grande influence sur la fertilité. Cela comprend la conception des surfaces sur lesquelles les animaux se déplacent.
Dans la pratique, la détection des chaleurs s'avère souvent délicate car la proportion d'anoestrus apparents a augmenté (chaleurs silencieuses). Un signe certain de l'oestrus est le chevauchement ou l'acceptation du chevauchement. Equiper les couloirs de tapis de caoutchouc peut provoquer un net changement dans les comportements. Comme l'illustre le graphique ci-dessous, les animaux expriment jusqu'à quatre fois plus l'œstrus par le chevauchement (Benz, 2002 et Bendel, 2005), tout en se blessant moins, car les chutes consécutives aux glissades sont moins traumatisantes sur caoutchouc que sur béton.
L'intérêt de ce renforcement du comportement de chevauchement est d'autant plus fort que la durée de manifestation des chaleurs tend à diminuer, avec seulement trois à 11 chevauchements par animal, ce qui les rend plus difficile à observer, comme en témoignent des études conduites sur ce thème en France et au Japon.
Le fait que les vaches qui boitent se nourrissent moins, avec les risques d'un bilan énergétique négatif que cela entraine apparaît comme un « facteur caché d'infertilité » selon Zieger (2005). Le risque de problèmes métaboliques est accru et entraine des taux de conception inférieurs à ceux des animaux sains d'aplombs. Une étude conduite par l'Université de Floride a mis en évidence un taux de réussite en première insémination de seulement 17,5% chez les vaches avec des problèmes d'aplombs, contre 45,6% chez les vaches saines. Miethke (2004) a permis de préciser l'effet positif d'un revêtement souple des sols sur la fréquence de la prise alimentaire : la fréquentation du couloir d'alimentation par les vaches a progressé de 34% après l'installation de revêtement souple.
Les tapis souples concourrent également à une amélioration de la santé du sabot. Les études à ce sujet montrent une réduction significative des pathologies des onglons d'origine mécanique, telles que l'ulcère de la sole, la maladie de Mortellaro, etc... La réduction de la mobilité d'un animal a, comme mentionné ci-dessus, un sérieux impact sur la fertilité. Le risque de de kyste ovarien augmente de 125%, le taux de gestation diminue de 8% et l'intervalle vêlage-vêlage augmente de 11 à 40 jours (Dr Gerhard Wittkowski « Un rendement laitier élevé ? Seulement avec des pieds en bonne santé ! », dans Milchpur de mars 2007), et même jusqu'à 70 jours dans les cas de boiterie les plus graves (Université de Floride).
Une enquête conduite en 2006 dans le cadre de l'étude Kremer et al. à Oberschleißheim (Bavière) a mis en évidence une diminution significative de l'intervalle vêlage-fécondation, qui passe de 99 à 60 jours après l'installation de tapis Kraiburg. Sachant que chaque cycle ovarien manqué coûte à l'éleveur de 100 à 150 €, il y a là matière à des économies substancielles.
La mise en place de tapis caoutchouc permet de résoudre les problèmes existants dans un court laps de temps.