« Nous avons équipé la stabulation en 2009, témoigne Olivier Paquelet, un des cinq associés du Gaec “Les Béguines” à Varogne en Haute-Saône. Sincèrement, c’est un investissement que nous ne regrettons pas ! Il est largement amorti par la production laitière. » Le troupeau d’une centaine de vaches laitières (montbéliardes principalement) à 8 500 kg de moyenne, est conduit en bâtiment logettes-caillebotis toute l’année, avec 5 ha de surface d’exercice autour du bâtiment. Carnet de lait à l’appui, l’éleveur poursuit : « cette année par exemple, il a fait très chaud pendant la première décade de juin, et la production n’a pas du tout baissé. Par le passé, on pouvait décrocher de plusieurs centaines de litres quand les chaleurs arrivaient. »
L’installation comporte quatre ventilateurs de marque Abbifan avec un diamètre d’hélice de 140 cm, disposés le long du cornadis, et un cinquième orienté vers l’aire d’attente. Chacun a la capacité de brasser 50 000 m3 par heure. De l’autre côté du cornadis, ce sont quatre modèle Apex, de diamètre 90 cm, avec une capacité de brassage de 20 000 m3/h qui ont été posés « La hauteur disponible sous le plafond ne permettait pas l’installation des Abbifans ».
Chaque ventilateur est équipé d’une couronne de huit buses installées directement sur les grilles de protection des ventilateurs. Celles-ci sont alimentées par une pompe haute pression d’une capacité de 60 bars, de manière à brumiser de fines goutelettes d’eau si nécessaire. « L’ensemble est régulé par un contrôleur de température et d’humidité qui pilote un variateur de fréquence pour une gestion précise de la vitesse des ventilateurs et de la consommation. Il gère également le démarrage séquentiel de la pompe HP en fonction de la température et du taux d’humidité. » explique Anthony Gines, spécialiste de la ventilation du département Elevage de la société Agriest, qui a fourni le matériel.
« Le principal avantage de ce type de ventilateur, c’est que leur montée en puissance est progressive, via la variation d’intensité électrique : nous sommes donc en mesure d’adapter le flux d’air aux conditions d’ambiance, avec une efficience énergétique optimale. L’éleveur peut modifier facilement les paramètres de déclenchement de la ventilation dynamique, tels que les seuils de température et d’hygrométrie », poursuit Anthony Gines. « Il est important, au-delà de la puissance de chaque appareil qui doit être adaptée à la taille du bâtiment, de créer un flux d’air en disposant correctement les ventilateurs, en tenant compte des ouvertures et des vents dominants. On cherche à déplacer la masse d’air dans le sens de la longueur du bâtiment, pour obtenir l’effet bénéfique de refroidissement éolien par convection. De cette manière, on crée une sensation de fraîcheur au niveau du couloir d’alimentation, mais l’effet positif se fait aussi sentir jusque dans les logettes, grâce à un renouvellement accru de l’air. » L’air humide, généré par les litières, la respiration et la transpiration des animaux, est ainsi évacué et remplacé par un air plus sec, ce qui concourt aussi à une meilleure ambiance sanitaire.
Le budget de cet investissement se monte globalement à 18 700 € (10 500 pour la partie ventilation, 5 500 pour la brumisation et 2 700 pour la pose). « C’est très simple à utiliser, et depuis la mise en service, nous n’avons jamais eu de problème… on aimerait bien pouvoir en dire autant de tous les systèmes automatisés ! », complète l’éleveur, dont le racleur vient de tomber une nouvelle fois en panne.
Olivier Paquelet résume les avantages de la ventilation dynamique. « Le flux d’air orienté au dessus du couloir d’alimentation crée une zone de confort, ce qui permet de garder une bonne fréquentation à l’auge même quand il fait plus de 30°C. Auparavant, pendant les fortes chaleurs, les vaches réduisaient leurs déplacements et restaient couchées, on avait davantage de refus et moins de lait dans le tank. Un autre effet intéressait c’est que la ration mélangée ne chauffe plus : nous avions même envisagé de la distribuer en deux repas pendant l’été... Enfin, ces meilleures conditions bénéficient aussi aux vaches qui doivent vêler : elles se fatiguent moins et se remettent plus facilement. »