Prévention de l'antibiorésistance
L’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire et en alimentation animale est mis en cause dans le développement de souches bactériennes multirésistantes. Pour préserver leur efficacité en santé humaine, les autorités envisagent de retirer certains antibiotiques du champ vétérinaire.
Le dernier rapport annuel de l'Anses sur le suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France met en évidence des baisses des consommations de 14,0 % entre 2011 et 2012, de 33,3 % sur les cinq dernières années et de 41,2 % depuis 1999. L’exposition des porcs aux céphalosporines de dernières générations a diminué de 62,1% entre 2010 et 2012. Des résultats qui sont pour le docteur-vétérinaire Jacqueline Bastien, vice-présidente de la SNGTV, la preuve de l'engagement de tous les acteurs des filières animales dans le plan Ecobio2016. La spécialiste intervenait lors du colloque consacré à l’antibiorésistance, le 14 novembre 2013, sur le thème des alternatives à la prescription vétérinaire.
Miser sur la prévention zootechnique
« Confirmer la baisse quantitativement et l’accompagner d’un saut qualitatif supposent d’aller bien plus loin dans la démarche, en modifiant plusieurs facteurs et en s’inscrivant donc dans un paradigme nouveau, où l’ensemble des pratiques en élevage et en médecine vétérinaire doit être repensé à la lumière de cette nouvelle donne. » La scientifique a passé en revue les alternatives permettant de diminuer le recours à la prescription antibiotique. Premier axe de travail, l’ensemble des mesures d’hygiène et de biosécurité : « la prévention zootechnique doit primer sur le recours au traitement préventif ! » Ajustement des densités d’élevage, ventilation et température en bâtiment, respect des procédures de quarantaine, protocoles de marche en avant dans les élevages hors-sol, séparation des circuits ‘’propres’’ d’entrées d’animaux et d’aliments des circuits ‘’sales’’ de sortie des déjections et des cadavres… autant de mesures assez simples à mettre en œuvre et qui abaissent fortement la pression des pathogènes.
