Les vaches devraient pouvoir circuler facilement dans la salle de traite, l'aire d'exercice et le couloir d'alimentation. En effet, la mobilité est une condition préalable pour assumer des niveaux de production élevés. Toutefois, cette condition n'est remplie qu'avec des sols antidérapants, qui, surtout, offrent une surface souple. Chaque fois qu'ils en ont l'occasion, les animaux préfèrent le sol le plus meuble, celui où ils peuvent se déplacer en toute sécurité. Cela peut être observé non seulement dans la pratique, mais a aussi été vérifié par de sérieuses études scientifiques.
Sur un sol en caoutchouc souple, les vaches se déplacent sans crainte, confiantes et déterminées, comme au pâturage. L'éleveur fait d'une pierre deux coups car ce revêtement résout à la fois le problème de la dureté et celui de la faible adhérence des surfaces bétonnées. Pour se rendre au pâturage, les vaches choisissent d'ailleurs invariablement le sol meuble des bords de route. Un revêtement caoutchouc de la largeur d'une vache peut d'ailleurs être avantageusement utilisé pour longer une route : la marche en avant du troupeau limite les phénomènes de compétition pour l'accès à cette bande.
La situation est en revanche différente sur l'aire d'exercice. Dans ce cas précis il est contre-indiqué de n'offrir aux animaux que quelques passages confortables revêtus caoutchouc. Des études scientifiques internationales mettent en évidence que les vaches dominées ou boiteuses n'ont pas le loisir d'utiliser ces zones de confort, qui leur seraient pourtant aussi indispensables qu'aux animaux de rang supérieur. Elles en sont délogées et préfèrent finalement la surface dure sur laquelle elles se déplacent lentement et en boitant. Alors vous vous poserez la question la taille de l'aire d'exercice : pourquoi accorder autant de place aux animaux pour finalement vous rendre compte que tous ne l'utilisent pas ? L'occupation partielle de l'aire d'exercice devient un facteur de stress inutile pour les jeunes et les vaches fraîchement vêlées. Les endroits inoccupés sont généralement glissants. Ce niveau d'équipement incomplet génère un stress inutile : à cause de l'incertitude liée aux conditions d'adhérence du sol, les animaux sont contraints de rester vigilants en permanence, comme s'ils craignaient à tout moment de marcher sur une plaque de verglas.
Si le revêtement total des aires d'exercice de la stabulation n'est pas possible, on peut commencer par recouvrir complètement certaines parties avec un revêtement caoutchouc. Quitte à compléter par la suite ! Toutefois, les expériences antérieures ont mis en évidence que la forte préférence des vaches pour les endroits revêtus de tapis caoutchouc entraîne une surfréquentation de ces zones. Il peut arriver que, par exemple, les vaches en chaleurs perturbent les animaux dans le couloir d'alimentation, ce qui entraîne une baisse de l'ingestion. Seule une aire d'exercice recouverte à 100% permet d'augmenter la fréquence de fréquentation de l'auge (de l'ordre de 30%) et d'atteindre une occupation optimale de l'espace. En outre, avec une couverture partielle la santé des pieds ne s'améliore pas dans la même mesure qu'avec un revêtement total. Cela dit, l'amélioration reste possible en complétant par la suite, ce qui n'est pas le cas si on choisit de ne garnir que certains passages.